INFO DON 34
L'association Héraultaise d'information et de sensibilisation au don et à la greffe.

Et ailleurs….

 

De nombreux pays ont mis en place des structures et organisations permettant de réaliser des greffes.

 

Les modes d’expression du consentement varient d’un pays à l’autre et se distinguent de la façon suivante :

  • le consentement implicite ou présumé, celui-ci étant supposé si le donneur potentiel n’a pas clairement manifesté son opposition. Dans tous les cas, les proches sont impliqués dans la recherche de cette position et c’est celle qu’ils vont exprimer qui sera prise en compte.

- Autriche, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Portugal et Suède appliquent ce principe.

  • le consentement explicite où le prélèvement n’est possible que si le donneur potentiel avait exprimé de son vivant, sa position favorable pour le don de ses organes. Là aussi les proches sont impliqués et c’est leur décision qui sera appliquée.

- Allemagne, Danemark, Hollande, Irlande et Royaume Uni appliquent ce principe.

 

Quel que soit le cas, on remarque que ce qui est appliqué est ce qui est décidé par les proches, même si ce qu’ils décident était contraire au vœu du défunt.

 

Cette situation s’explique par le fait que les proches ne doivent pas subir les conséquences d’une situation qui peut les marquer à vie, créer des dissensions insupportables et ainsi briser des cercles familiaux.

 

Il y a plus de greffes lorsque le consentement est explicite, ce qui ne signifie pas que les différences de résultats sont dues à une moindre générosité de certains peuples. Ce qui est mis en évidence, c’est que l’expression de la volonté n’est pas spontanée et si celle-ci doit être matérialisée par une inscription sur un registre de donneurs, cette démarche n’est pas faite volontiers. Ainsi le nombre de greffes réalisées en Allemagne est très proche de celui de la France mais sa population est supérieure de 17 millions d'habitants.

Cette absence s’explique par la répulsion qu’il peut y avoir à envisager sa mort et à la matérialiser par un acte concret.

Aussi la demande faite par certains, de création d’un registre des donneurs en France, est une fausse bonne idée car très peu, comme dans d'autres pays, s’y inscriraient. De plus une modification de la loi pourrait rendre plus confuse celle existante. Or elle est déjà mal connue et donc mal comprise.

 

Certains pays ont décidé , même si les législations sont différentes, de créer des structures communes sous forme de réseaux.

Ainsi les pays nordiques ont créé "Scandia Transplant" qui en mutualisant les moyens, a amélioré l’organisation des prélèvements et la répartition des greffons.

En Europe, l’Espagne obtient de loin les meilleurs résultats en raison de sa politique volontariste d’information, cette dernière ne connaissant pas de répit. D’autre part les personnels médicaux sont formés pour mieux recenser les morts cérébrales et mieux prendre en charge les familles.

Ainsi, bien que les législations française et espagnole soient très proches, les résultats sont très différents avec des taux de prélèvements sans commune mesure entre les deux pays ( 33,8 prélèvements par million d’habitants en Espagne, 23,2 en France ).

 

Le don du vivant est aussi pratiqué de façon très disparate : 5 % en France, 40 % au Danemark. Ce pays, comme d’autres, considère que le don du vivant proposé d’emblée dans le cercle familial, permet d’éviter une dégradation de l’état de santé du futur receveur. Sa vie après greffe est donc de meilleure qualité car les effets secondaires de la maladie ne se sont pas manifestés durablement pendant l'attente. De plus le rejet est moins agressif car la compatibilité intra familiale est souvent meilleure qu’une compatibilité extra familiale.

Enfin le suivi post-opération des donneurs permet de dépister plus rapidement les pathologies naissantes et donc d’y remédier plus efficacement. Ce suivi est fait tout au long de la vie du donneur sous forme d'un bilan annuel de santé.